Progression EMI 5ème 2023/2024

Pour la cinquième rentrée consécutive au sein de mon établissement, les élèves de toutes les classes de 5ème ont vu apparaitre une case EMI dans leur emploi du temps. Avec quelques changements par rapport aux années précédentes. (Je me rends compte que ma dernière publication remonte à 2022. Je concoure aussi dans la catégorie (très assumée) des blogueur.e.s prof doc en carton.)

Le premier, et pas des moindre, est qu’après de 3 ans d’enseignement de l’EMI en 5ème et en 3ème, je ne m’adresse plus qu’aux seules classes de 5ème. Ce fût un choix difficile à faire, mais nous avons passé la barre des 800 élèves (on doit être à 840 je crois), et que nous n’avons essuyé que des refus à nos demandes de création d’un demi-poste de prof doc supplémentaire (je ne dois pas être la seule). Même si je prenais depuis quelques temps les classes entières pour réduire les créneaux réservés à ces heures d’enseignement au CDI, il faut savoir dire stop. Des élèves de 3ème sont venus, surpris, à la rentrée, me demander pourquoi ils n’avaient pas EMI. C’est mignon, non?

Enfin, je ne prends plus les classes en quinzaine, mais toutes les semaines. Je trouve cette fréquence bien plus agréable: un meilleur engagement des élèves, un suivi des apprentissages plus efficace, et un volume horaire plus conséquent permettant de leur proposer une progression plus complète et plus approfondie.

Je vous propose donc ici ma progression annuelle remaniée au regard de ces quelques évolutions. Vous pouvez retrouver la progression initiale de la rentrée 2019 ici) Rien d’immuable en cours d’année, mes élèves le savent. Je peux apporter des changements / ajustements en cours d’année. Mais ce que je vous partage aujourd’hui est une base relativement stabilisée, qui ne devrait finalement peu évoluer. Ou à la marge.

Quelques éléments de contexte organisationnel et matériel. Je prends donc les classes « entières » . Il y a 30/31 élèves dans les classes de 5ème cette année. 6 classes de 5ème générales et une classe de 5ème SEGPA à effectif réduit. C’est beaucoup. Mais gérable, même si, comme mes collègues, il faut déployer beaucoup d’énergie pour trouver des astuces de mise au travail, de retour au calme etc… Les séances ont lieu au CDI. Il est quand même très spacieux, donc je peux accueillir ce petit monde sans problème. Exceptionnellement, je peux délocaliser dans une salle de classe « lambda ». En terme de matériel, je demande un porte-vue aux élèves, et je profite aussi qu’ils aient, dans la liste des fournitures d’autres disciplines, besoin d’une ardoise type velleda et de feutres / crayons pour écrire dessus. Et du matériel de base (agenda, trousse..)

Concernant l’évaluation, elle est notée et apparaît dans le relevé et les bulletins de notes trimestriels. J’évalue également des compétences du socle commun, de référentiels (EMI) et de compétences numériques (celles qui apparaissent sur Pronote lorsque je créé une évaluation). Il peut s’agir d’évaluations portant sur un travail à faire à la maison (allant d’un texte à trou à compléter, une frise chronologique…), à des exercices courts réalisés en classe (question portant sur un / des document(s)…), d’évaluations flash en début de cours portant sur la séance précédente, des évaluations en classe portant sur un ensemble de séances ou sur une séquence / partie entière, ou sur des projets de RI réalisés en classe ou à la maison. Ça prend du temps, mais… ce travail d’évaluation, sur du « long » terme est vraiment utile pour vérifier si les connaissances et compétences sont acquises, si je dois réajuster et/ou adapter. Et, on ne va pas se mentir, la note pour l’élève, c’est une forme de carotte…

Je donne des indications de durée qui sont encore prévisionnelles (en italique). Elles ne le seront plus au fur et à mesure de l’année, une fois réalisées. De la même façon, en fonction du temps dont je dispose (entre tout), je ferai des renvois vers les billets présentant les différentes séances. On en retrouve certaines déjà par ici, mais elles vont surement évoluer dans l’année, notamment pour celles qui étaient initialement proposées aux 3ème.

Introduction

Séance 1: Aux origines d’internet et du Web (2h)

Précédemment Internet et le Web, une histoire récente (2019)

  • Comprendre le contexte technologique accompagnant l’émergence d’Internet et du Web
  • Qui en sont les précurseurs / inventeurs?

Séance 2: Internet et le Web (1h / 1h30)

  • Qu’est-ce qu’Internet? Qu’est-ce que le Web?
  • Comprendre le fonctionnement général d’Internet et du Web

Séance 3: question de vocabulaire (2h/2h30)

Précédemment Accéder à Internet et au Web dans le bon ordre et avec le bon vocabulaire (2019)

  • Comment accède-t-on à Internet et au Web? Avec quels outils?
    • Internet Vintage: étude d’un extrait du roman Profil de Jay Asher (2012)
    • Précisions de vocabulaire
  • Les trois niveaux du web (1h)

Activité pratique (à confirmer)

Évaluation #1

Document(s) disponibles ici (mot de passe sur demande via le formulaire de contact ou ailleurs (on se sait jamais 😉 )

Séance 4: Fonctionnement d’un moteur de recherche (2h)

Précédemment EMI 3ème La recherche d’information sur le Web: les moteurs de recherche(2021)

  • Appréhender la diversité des moteurs de recherche.
  • Comprendre le fonctionnement général d’un moteur de recherche et le rôle des 3 modules qui le composent (exploration, indexation, interrogation)

Séance 5: l’exemple de Google. D’un garage à la Silicon Valley (2h)

  • Situer chronologiquement l’apparition du moteur de recherche Google et de ses principaux services.
  • Comprendre l’évolution du modèle économique de Google.
  • Situer géographiquement le siège social de Google (Silicon Valley)

Séance 6: les outils numériques, ils appartiennent à qui? (3h)

Précédemment EMI 5ème Séquence 1, séance 4: A qui appartiennent les objets du numérique(2020)

  • Situer géographiquement les « nationalités » des plus grosses entreprises du numérique
  • Différencier des logiciels et applications libres VS propriétaires

Séance 7: le cas Wikipédia (2h)

Précédemment EMI 5ème Séquence 2 séance 1 -Le Web, un espace de partage de connaissances: l’exemple de Wikipédia- (2020)

  • Comprendre comment fonctionne l’encyclopédie collaborative Wikipédia
  • Connaître les principes fondateurs de Wikipédia

Séance 8: Impact environnemental du numérique (2h)

Précédemment EMI 5ème Séquence 1, séance 5: L’impact environnemental du numérique (2020)

  • C’est quoi la pollution numérique?
  • Comprendre l’impact des activités numériques (production, usages, recyclage…) sur l’environnement

Séance 9: traces numériques, données personnelles au regard des industries vidéoludiques (4h)

  • Les jeux vidéos: évolution et diversité (2h): Comment ont évolué les modèles économiques du jeu vidéo?
  • Le modèle économique des données personnelles (2h) : économie de l’attention, modèle free-to-play… Quelles valeurs pour ton données personnelles?

Séance 10: les nouvelles formes publicitaires (2h)

  • Pour une petite histoire de la publicité
  • Le marketing d’influence, une nouvelles forme publicitaire?

Séance 11: le monde du travail et le numérique (2h)

Précédemment EMI 5ème Séquence 2, séance 3: les (nouveaux) métiers du Web(2020)

  • Les nouveaux métiers du numérique: tous égaux?
  • découvrir et interroger le concept de digital labor

Séance 12: Intelligences artificielles (2h)

  • Les différentes IA (génération d’images, conversationnelles…)
  • Interroger la place des IA dans notre société

EMI 5ème (2023/2024) Les trois niveaux du Web

Objectifs:

  • Comprendre que le Web possède plusieurs niveaux (le web visible – ou ouvert, de surface ou surface web-, le web invisible – profond ou deep web, le dark web – ou web sombre)
  • Appréhender la nature des dangers du Dark Web

Durée: 55′

Lieu: CDI

Matériel nécessaire: à minima un tableau et / ou ordinateur et vidéoprojecteur. Fiche-élève.

Pré-requis: savoir différencier internet et le web. Connaître le vocabulaire d’internet et du web.

Déroulement:

  • La séance débute par une mise en activité des élèves qui va permettre d’évaluer leur représentation du sujet étudié. Sur une ardoise de type velleda ou une fiche polycopié plastifiée, les élèves tracent 3 colonnes: web visible, web invisible et dark web. Des exemples (voir ci-dessous) sont notés au tableau et/ou vidéoprojetés. Les élèves doivent, les classer en essayant de déduire des différences entre les différents exemples et les 3 niveaux du Web en se basant sur leurs représentations, leurs suppositions. Leur donner le droit de se tromper de façon explicite. En général je leur laisse 10 minutes maximum, mais la plupart achèvent bien avant.
1 vidéo publique sur You TubeL’ENT du collège (non connecté)
1 page de l’encyclopédie Wikipédia
1 site terroriste
1 article public
sur le site de Ladépêche.fr
L’ENT du collège (connecté)1 plateforme de
vente de produits illicites
Boîte mail (mot de passe)1 série sur Netflix (mot de passe)Compte en banque
en ligne mot de passe)
  • Correction collective au tableau ou au vidéoprojecteur. Il ne faut pas hésiter à confronter les différentes propositions des élèves lors de ce temps de correction en leur demander d’argumenter leur point de vue. Lorsque l’enseignant apporte la solution, il est intéressant de reprendre les arguments évoqués par les élèves pour étayer son propos. Ils ont en général de bonnes pistes, même si un peu floues dans leur formulation un peu vague.
  • Pour synthétiser et mettre à plat tout ce qui vient d’être dit, je leur remets la fiche synthèse (voir ci-dessous) que nous complétons ensemble. Il s’agit d’une image d’iceberg, bien connue pour visualiser les différents niveaux du Web. Nous commençons par le web visible et finissons par le dark web. A chaque niveau, on prend le temps de détailler et de noter des exemples dans la fiche synthèse.
    • Le Web visible ou web ouvert, ou web de surface ou surface web: la partie du web accessible à tous et aux moteurs de recherche conventionnels de type Google, Bing, Ecosia, Qwant…. Celui que nous utilisons au quotidien. Il représenterait environ 10% des pages de la totalité du web.
    • Le web invisible ou web profond ou deep web: la partie du web non indexée par les moteurs de recherche conventionnels. Il s’agit de la majorité du web, environ 90 %. Ces pages sont souvent protégées par un mot de passe (dans le cadre d’un abonnement – exemples: Netflix, Disney + etc… -,ou nécessitant une authentification – exemples: espace personnel sur le site d’une banque, de l’ENT du collège, de sa boîte mail…-)
      • dont fait partie le dark web ou web sombre: environ 4% du deep web. Partie chiffrée et anonymisée, accessible via des interfaces spécifiques (Tor par exemple). Le darkweb a image décriée en ce qui concerne la cybercriminalité: programmes dangereux (logiciels, virus…), sites terroristes, pédopornographiques, vente de biens illicites…). Bien que réels, il existe d’autres contenus sur le darkweb, qui relèvent un espace d’expression et de liberté permettant de contourner des lois et des contraintes gouvernementales liberticides (exemple: Chine, Corée du Nord).

Concernant le darkweb: les élèves ont hâte d’aborder le sujet, mais il faut être relativement prudent. De mon côté, je m’adresse à des élèves de 5ème. Je me contente d’exemples simples (comme le Chine ou la Corée du Nord concernant les contraintes gouvernementales et législatives liberticides de certaines pays). Je ne détaille rien bien entendu sur les questions liées au terrorisme et à la pédopornographie. Et je ne leur dit pas comment y accéder. Moi même je ne sais pas. Il s’agit donc de replacer ces trois niveaux dans leur réalité matérielle et statistique.

Les documents à télécharger

EMI 5ème (2023/2024) Un escape game pour s’initier au langage de balisage HTML

Tout au long des 3 premières séances, j’évoque assez régulièrement le langage de balisage HTML, et j’avais envie de proposer à mes élèves une activité pratique de manipulation autour de ce sujet. On se rapproche des programmes de technologie, à priori plutôt en 3ème, mais je n’ai pas la prétention d’en faire des spécialistes. Il s’agit davantage de les initier à ce langage, de manière à ce qu’ils comprennent la réalité « matérielle » derrière leur écran. J’ai longtemps réfléchi à la manière de mettre en place cette activité pratique, en classe entière, et j’ai décidé de tenter l’approche « escape game« . En partant sur quelque chose de simple, réalisable, rapide. Je ne l’ai pas encore tester (ça va venir). Je sais que mon collègue de technologie aborde d’autres types de langage, plutôt de programmation, je n’empiète donc pas sur son terrain. Voilà donc ce qui est prévu, ainsi que les liens vers l’ensemble des documents.

Durée: 55 minutes

Lieu: CDI

Modalités: classe entière (30/31 élèves). 6 équipes de 5 ou 6 élèves (constituées à l’avance par degré de difficulté) ou au hasard (pourquoi ne pas s’inspirer de la proposition de Clairement doc « Tirez une carte et asseyez-vous!« )

Matériel nécessaire: ensemble des documents imprimables (voir en fin de billet) / 1 PC connecté à Internet et relié à un vidéo projecteur (l’ordinateur central). Prévoir un logiciel de navigation sur cet ordinateur ainsi qu’un éditeur de texte type bloc-note à minima ou Notepad (c’est mieux) sur Windows, ou text edit à minima sur Mac.

But du jeu: chaque équipe doit reconstituer une ligne du code HTML permettant de résoudre une énigme qui leur permettra d’avoir accès au coffre contenant les brochures de cours perdues. (Pas le meilleur appât, mais je n’avais pas mieux en stock. Peut-être que je vais y ajouter un paquet de bonbons…)

Déroulement

  • Chaque équipe prend connaissance de son kit de départ: une enveloppe contenant la carte « A vous de jouer », les cartes indices, et la ligne de code en morceaux à reconstituer. Les membres de l’équipe prennent connaissance de leur mission, consultent la ou les cartes indices (voir en fin de billet la répartition du matériel par équipe), et reconstituent la ligne de code HTML. Si le résultat leur semble bon, ils se dirigent vers l’ordinateur central et saisissent leur ligne de code, au bon endroit (chaque numéro d’équipe correspond à la ligne de code. Exemple: équipe 1 = ligne 1).

  • Une fois que toutes les équipes ont saisi leur ligne de code, le maitre du jeu (ici l’enseignante documentaliste) enregistre le document et l’ouvre dans un navigateur.

Les différents éléments de la charade saisis sur Notepad
  • Il faut que l’affichage des différentes lignes de code HTML dans le navigateur corresponde au modèle final et surtout que le lien de l’équipe 6 soit cliquable, car il dirige vers la page permettant de saisir le résultat de la charade. Avant de cliquer, chaque équipe réfléchit à une proposition de résolution de la charade.

Affichage attendu dans le navigateur
  • Dans chaque équipe, un élève est désigné pour présenter devant la classe leur proposition de résolution de la charade. Si toutes les équipes ont un résultat similaire, la solution est saisie dans le formulaire prévu à cette effet sur le genial.ly. Si non, il faudra procéder à un vote / débat pour se mettre d’accord.

  • Une fois la solution correcte de la charade saisie, un emplacement et un code sont dévoilés. Les élèves peuvent ainsi trouver le coffre et l’ouvrir afin de retrouver les brochures de cours dont ils auront besoin pour la prochaine évaluation. (et les bonbons!!!)

Documents et fichiers à télécharger

Lien vers les différentes cartes à plastifier (objectif du jeu, cartes indices, étiquettes équipes) sur Canva (lien de consultation. Je peux vous envoyer le lien de modification sur demande 🙂 )

Répartition du matériel par équipe

  • ÉQUIPES 1 et 5: une carte « A vous de jouer« , une carte indice « <h1> </h1>« , éléments découpés de la ligne de code « 1 » ou « 5 »
  • ÉQUIPE 2, 3 et 4: une carte « A vous de jouer« , une carte indice « <h1> </h1>« , une carte indice « <em> </em>« , éléments découpés de la ligne de code « 2 », « 3 » ou « 4 »
  • ÉQUIPE 6: une carte « A vous de jouer« , une carte indice « <p> <p>« , une carte indice « insertion lien hypertexte« , éléments découpés de la ligne de code « 6 »

Et voilà, il ne reste plus qu’à leur proposer à la rentrée. Si ça se trouve, ça va faire un gros flop. Mais à tester tout de même! Si vous voulez tester, réadapter, n’hésitez pas. Et si j’ai oublié de partager quoique ce soit pour vous permette sa mise en place et sa modification, laisser moi un petit message ici!

Bonus

Pour les élèves qui voudraient en savoir plus et aller plus loin dans le langage HTML, j’ai compilé les 5 vidéos Lumni consacré à la création d’un site Web (5 épisodes, série « 3 minutes pour coder »)

Présentation de l’enseignement d’EMI 5ème (Collège, 2023/2024)

La présentation de cet enseignement, tout du moins de ce cours en plus dans l’emploi du temps des 5ème, est une séance à part entière, qui permet une introduction en douceur auprès des élèves.

Depuis quelques années, les créneaux d’EMI sont fixés depuis le début de l’année dans l’emploi du temps des élèves. Comme pour les autres professeurs. C’est aussi la 5ème année que cet enseignement est en place. Les élèves qui montent en 5ème savent qu’ils auront des cours d’EMI avec moi. C’est quelque chose d’acté au collège (pour combien de temps?), autant auprès des équipes (administration, pédagogique et éducative, agents du département…), que des élèves et des parents. Il a fallu du temps, mais aujourd’hui, ça roule, sans encombres. C’est très très très confortable. J’ai beaucoup de chance de pouvoir exercer mon métier comme je l’entends, sans obstacles ou assez peu. J’en profite, tant que je peux.

Dans un premier temps, j’explique quand même aux élèves que cette enseignement n’est pas systématique dans tous les collèges, que ça reste quelque chose de très spécifique à notre établissement (bien entendu je ne rentre pas dans les détails). C’est une chance pour moi, mais aussi pour eux. J’ai régulièrement des anciens élèves qui me remercient, notamment quand ils ont choisi l’enseignement SNT au lycée.

Nous passons quelques instants à préciser les modalités de cet enseignement: une heure par semaine. En classe entière. Au CDI. Il faut avoir un porte-vue (Ce porte-vue apparait sur la liste de fourniture communiquée en amont aux familles). Je reviens sur les modalités d’évaluation.

Très vite, ils posent la question: ça veut dire quoi « EMI »? Après le bla bla de présentation, j’inscris ces trois lettres au tableau et leur demande ce qu’elles signifient. Globalement, ils trouvent assez vite. Même si le « enseignement moral » revient souvent, ou le « informatique » pour I.

Je leur explique qu’il s’agit principalement d’un enseignement transversal, susceptible d’être abordé dans de nombreuses disciplines (toi même, prof doc, tu sais que ce discours n’est pas tout à fait juste et systématique). Que ce que nous verrons dans le cadre de cet enseignement de l’EMI en 5ème, relève de choix pédagogiques de ma part, et de la très grande liberté pédagogique qu’est la mienne. Et des notions / points qui n’apparaissent pas dans les programmes disciplinaires.

Je choisis volontairement de mettre l’accent sur le M de média, en leur posant une question « Qu’est-ce qu’un média pour vous? Pouvez-vous m’en citer en exemple? ». Ils me répondent souvent en citant des titres de médias audiovisuels (BFM, France Info, La dépêche…), d’exemples de type « là où on s’informe de ce qui se passe dans le monde »… Le but, en fonction de chaque groupe, est de les amener à citer les grandes catégories de médias en fonction des exemples cités: la presse écrite, la radio, la télévision et Internet.

Une fois listé, je trace une ligne du temps et je leur demande de les classer par ordre chronologique. Ils y parviennent aisément en général. Puis je leur demande grâce à quelle invention technique/ technologique ces différents médias ont pu voir le jour. Il est question de les amener à associer le différents médias de masse aux inventions qui leur correspondent:

  • Presse écrite -> Invention de la presse à imprimerie
  • Radio -> invention de l’onde radio
  • Télévision -> invention du cinématographe (ils citent assez fréquemment les frères Lumière!)
  • Internet -> l’informatique et les premiers micro-ordinateurs.

C’est ainsi que peux faire la transition avec les premières séances à venir: comprendre le contexte technologique d’apparition d’Internet et du Web. Je leur distribue alors la fiche progression (téléchargeable ci-dessous) et nous la lisons à voix haute.

J’en profite, en fin de séance, pour leur présenter les outils que j’utilise, notamment sur l’ENT du collège. La fonction cahier de texte et le classeur pédagogique (que je peux relier au cahier de texte numérique, et qui me permet de leur mettre à disposition les contenus du cours -documents distribués en classe, ressources projetées, ressources complémentaires-). Pour ce faire, je demande à un élève de se connecter à son compte afin de projeter la vue « élève »

La vue « prof » du classeur pédagogique

En fin de séance, nous notons ce qu’il y a à faire pour la semaine suivante:

  • Réaliser la page de garde du porte-vue d’EMI
  • Faire signer la fiche progression par leurs responsables légaux (En espérant qu’elle soit lue, c’est pour moi un moyen de communiquer avec eux à propos de ce qui sera fait en EMI avec leurs enfants)
Exemple de page de garde réalisée par un élève.

Co-intervention EMI / Physique-Chimie : évaluation d’une information à caractère scientifique

Depuis quelques années, une collègue de physique-chimie m’a proposé d’intervenir sur une activité qu’elle mène avec ses élèves de 4ème.

Jusque là je ne proposais rien de bien construit, le confinement est passé par là et nous ne l’avons pas refait l’an dernier. Nous avons programmé une séance pour que je leur présente un petit topo sur « ce qu’est une actualité scientifique« . Je suis tombée, au moment de la préparation de ma séance, sur l’article d’Aline Bousquet « Quelle évaluation possible de l’information scientifique ? » publié sur le site des professeurs documentalistes de Toulouse.

L’autrice est membre du groupe de travail « Esprit critique, science et médias » de l’IRES de Toulouse et membre du groupe de travail « Esprit critique » du CSEN et je trouve son approche pédagogique sur la question de l’évaluation scientifique vraiment juste et pertinente (s’inscrivant plus largement dans l’exercice de l’esprit critique), et la rejoint totalement sur la nécessité de former nos élèves autour de ces questions, en prenant le temps car il s’agit de compétences complexes, qui doivent s’inscrire dans une progression. J’ai d’ailleurs proposé à mon autre collègue de physique-chimie ayant des 4èmes cette activité. Ainsi, tous les élèves d’un même niveau auront pu bénéficier de cette situation d’apprentissage (non au saupoudrage).

Autant dire que le timing était parfait, et moi qui ne savait pas trop vers quels objectifs pédagogiques tendre (la demande était un peu vague) j’ai pu imbriquer les différents éléments, définir mon objectif et les relier à l’activité de départ. Je reprends donc en grande partie les propositions d’Aline et vous fait un petit résumé de cette séance et du contexte.

Le contexte

La professeure de physique chimie fait travailler ses élèves de 4ème sur l’actualité scientifique. L’activité n’est pas menée en classe mais sur le temps hors scolaire. Elle leur demande dans un premier temps de sélectionner une information d’actualité scientifique (sur le Web ou non), datée de deux mois maximum. La consigne n’est pas précisée davantage, puisqu’il s’agit d’avoir un point de départ, avec une première sélection de la part de l’élève en amont de toutes précisions de la part des enseignantes. Nous nous baserons donc sur le choix de cette première information d ‘actualité sélectionnée par les élèves.

Dans un deuxième temps, j’interviens sur un temps de classe (heure de physique-chimie) pour questionner avec eux l’évaluation d’une information scientifique. J’ai monté un genial.ly (qui sera disponible sur l’ENT) qui me sert de support pédagogique collectif. L’actualité scientifique choisie en amont sera analysée par chaque élève en fonction des différents critères d’évaluation proposés. (Voir la description en deuxième partie).

A posteriori, quelques exemplaires d’une fiche guide élève leur seront remises. Ils auront pour consigne, sur le temps hors classe, de sélectionner une autre information d’actualité à caractère scientifique, et de l’analyser à l’aide de la fiche guide. Ce travail sera effectué à plusieurs reprises et constituera un dossier qui sera évalué par ma collègue et moi-même.

La séance

Objectif : Comprendre qu’une information à caractère scientifique publiée sur le Web fait l’objet d’une vulgarisation, dont la qualité peut-être variable.

Pré-requis: les élèves ont sélectionnés une information d’actualité sur le Web ou dans la presse « papier »

Modalités: 1 séance de 55 minutes, au CDI (pour avoir accès au parc informatique), avec le professeur de physique-chimie. Classe entière

Déroulement

Dans un premier temps j’invite les élèves à distinguer une information « connaissance » (knowledge) d’une information « d’actualité » / de presse (news). Je n’ai pas le temps sur cette courte durée d’approfondir cette distinction mais il faudrait que j’arrive à introduire une séance sur le sujet en amont pour ce niveau. L’entrée « type d’information » du Wikinotions InfoDoc sera un appui. Ici je me contenterai de présenter une typologie incomplète par domaine et par rapport au traitement de l’information (connaissance = dans un domaine de connaissance en particulier, une information élaborée / d’actualité = issue des médias, en rapport avec une information brute (dépêches AFP). Au vidéoprojecteur seront projetés deux exemples: une page de l’encyclopédie Wikipédia et un article de presse. J’aurai aussi à disposition des documents physiques (un documentaire et un magazine de vulgarisation scientifique)

Mayer, Nathalie. s. d. « Un type rare de trou noir découvert près de notre Galaxie ». Futura. Consulté le 26 janvier 2022. https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/trou-noir-type-rare-trou-noir-decouvert-pres-notre-galaxie-96325/.

Dans un deuxième temps, il s’agit de différencier deux types d’informations scientifiques: la publication scientifique d’un côté, et l’information à caractère scientifique (je reprends les exemples utilisés par Aline B. sur l’article cité plus haut). Je leur demande à quel type d’information scientifique se rattache l’actualité scientifique qu’ils ont choisi. (réponse attendue: une information à caractère scientifique). Il s’agit alors d’introduire la notion de vulgarisation scientifique. Je vais d’abord noter au tableau leurs propositions (des dictionnaires seront à leur disposition s’ils le souhaitent). Il s’agira de verbaliser ce concept ensemble, en le notant au tableau: « La vulgarisation scientifique consiste à rendre accessible au grand public (ou non-experts) des informations scientifiques complexes et elle est de qualité variable. »

Je propose alors aux élèves de réfléchir à 4 critères permettant de jauger la qualité d’une information à caractère scientifique. Pour chaque critère énoncé, je leur demanderais d’abord à quoi ils font référence selon eux avantde leur projeter les différentes possibilités. Ceci afin de créer des échanges et d’essayer de ne pas trop être sur une présentation magistrale. A l’issue de ce questionnement, une fiche guide permettant d’évaluer ces 4 critères pour chaque information d’actualité sélectionnée leur sera distribuée.

Pour finir, les élèves devront analyser l’information d’actualité scientifique sélectionnée par leur soin en amont. Nous ferons un point en fin d’activité pour jauger le niveau de qualité qu’ils accordent à l’information d’actualité qu’ils avaient choisie.

Nous leur remettons deux exemplaires de fiche guide supplémentaire (au format A5) et ils auront pour consigne de sélectionner une nouvelle information d’actualité scientifique à laquelle ils accordent un degré de confiance haut en fonction des différents critères que nous avons énoncés précédemment.

Supports:

  • Genial.ly
  • Fiche Guide

Évaluation: les élèves devront réaliser un dossier regroupant les différentes actualités scientifiques, évaluées grâce aux différents critères (type de site / Intention de publication / Qualité de la source / expertise de l’auteur). L’évaluation portera sur la qualité de l’analyse, et l’évolution de la qualité des informations d’actualité sélectionnées (en tout cas pour ma part). Ma collègue de P.C aura aussi de son côté une grille d’autoévaluation simple qui accompagnera le dossier. L’évaluation sera probablement notée.

J’aimerai, dans les années à venir, inclure cette proposition pédagogique dans une progression en EMI davantage construite, pourquoi pas en lien avec différentes disciplines, pour tous les élèves de 4èmes. Cette progression EMI aurait pour objectif principal l’exercice de l’esprit critique, mais ce n’est pour le moment qu’une idée qui germe…

EMI 3ème La recherche d’information sur le Web: les moteurs de recherche

Je dois avouer que ce billet est en brouillon depuis presque un an. Je prends à peine le temps de le terminer, et de trouver peu à peu le temps et l’envie de publier par ici.

Pour recontextualiser: depuis la rentrée dernière, j’ai les élèves de 3ème, en classe entière pour des séances d’EMI à l’année, une heure par quinzaine. L’an passé, j’ai pu expérimenter quasi toutes les séances prévues (voir ici) avec toutefois quelques suppressions / modifications.

Cette première séquence a été précédée, l’an dernier, d’une introduction sur les aspects historiques d’Internet et du Web, et ce qu’ils sont. En effet les 3ème que j’ai eu en 2020/2021 n’avaient pas eu de séances EMI en 5ème, et nous n’avions pas abordé ces aspects ensemble. Je ne m’attarde pas trop sur ce propos introductif qui reprend dans les cadres lignes la première séance en 5ème. Ceci dit, je n’ai pas vraiment pris le temps de revenir sur ces notions / connaissances avec les 3ème de cette année (qui avaient eu EMI avec moi en 5ème), pensant naïvement que c’était acquis et je me rends compte que c’est une erreur: ils ont tout oublié, donc il faut vraiment prévoir un temps pour revenir dessus, et vérifié si les élèves ont bien assimilé la chose. Je m’appuie sur la vidéo de révision que j’avais mise en ligne l’an dernier.

Je vous glisse le document distribué aux élèves de 3ème ci-dessous.

Cette séquence autour de la notion de moteur de recherche est constituée de trois composantes: le fonctionnement général d’un moteur de recherche (séance 1), interface et page de résultats (séance 2), le monopole Google (séance 3). Elle est ponctuée par une évaluation de fin de séquence.

La construction de cette séance repose en premier lieu sur l’article de Julien Rousseau Le moteur de recherche et les collégiens : quelles représentations, quels obstacles, quelle didactisation ? sur le site les Trois Couronnes. La partie fonctionnement d’un moteur de recherche est grandement inspirée de la séance proposée par Gaëlle Sogliuzzo Comment fonctionne un moteur de recherche : l’exemple de Google. En parallèle, j’ai eu la chance, dans le cadre de mon master l’an passé (Le master 2 MEEF EMI à Toulouse 🙂 – Big up à Nicole Boubée et son équipe et à mes copines de promo!) de suivre le cours de Guillaume Sire sur les moteurs de recherche, ce qui vous en convenez, tombait parfaitement! Son ouvrage (Sire, Guillaume. Les moteurs de recherche. La Découverte, 2016) est à lire!

Les séances se déroulent au CDI (l’an passé c’était CDI / salle de classe, protocole sanitaire oblige). La troisième séance (sur Google) est la même que l’an passé et présente un côté trop magistral, mais je n’ai pas eu le temps de la reprendre. Ça viendra.

Séance 1 : Le fonctionnement général d’un moteur de recherche

Cette séance est donc inspirée de celle présentée par Gaëlle Sogliuzzo. J’ai d’ailleurs repris le schéma proposé dans sa séquence.

La séance est introduite par un rappel sur la distinction entre navigateur et moteur de recherche.

Ensuite, les élèves réalisent une petite activité qui consiste à effectuer une recherche, sur le moteur de recherche de leur choix, ayant pour sujet « Comment fonctionne un moteur de recherche? ». Dans un premier temps il s’agit seulement de saisir sa requête et d’accéder à la page de résultats.
Nous nous regroupons ensuite pour une mise en commun: quel outil a été utilisé? (réponse attendue navigateur puis moteur de recherche). Quel navigateur et moteur de recherche avez-vous choisi (Google l’emporte). On liste au tableau les requêtes saisies par les élèves. Même en 3ème, la tendance à saisir la question du sujet dans la barre de requête est majoritaire. On questionne les différentes requêtes proposées: peut-on trouver des synonymes? Est-on obligé de saisir la question entière ? Les caractères saisis sont-ils accentués? On évoque ensuite la notion de mots-clés: le moteur de recherche comprend-il le sens des mots? Le langage humain? Ces questions orientées permettent de faire évoluer la notion de mots-clés vers celle de chaînes de caractère sur un moteur de recherche.

Une autre activité est alors proposée aux élèves, toujours sur le même sujet de recherche. Plusieurs requêtes leurs sont proposées (voir fiche élève): pour chacune, ils doivent renseigner le nombre de résultats obtenus et si cette option figure sur le moteur de recherche choisi, le temps indiqué par celui-ci pour proposer une liste de résultats.

  • Comment fonctionne un moteur de recherche
  • Fonctionnement moteur de recherche
  • « Fonctionnement moteur de recherche »
  • Fonctionement mauteur de recherche

Nous nous retrouvons à nouveau pour comparer les résultats obtenus. Il s’agit de préciser à nouveau que le moteur de recherche traite notre saisie en tant que chaîne de caractères. La question suivante leur est soumise: Que fait le moteur de recherche de cette chaîne de caractère, entre le moment où nous validons la requête et l’affichage des résultats? Les propositions des élèves font l’objet d’une discussion, nous notons au tableau certains éléments proposés.

Sur la fiche élève, nous observons alors de plus près les trois modules qui composent le moteur de recherche et nous expliquons le rôle de chacun (schéma au tableau, questions / réponses):

  • Le module d’exploration: les spiders / crawlers ou encore bots, sont des logiciels qui explorent le Web en passant par les liens hypertextes entre les pages. Ils enregistrent des copies de ces pages (copie de certains éléments seulement dans la plupart des cas) et les envoient au module d’indexation
  • Le module d’indexation: il liste les chaînes de caractère présentes dans ces copies de pages, les stocke et les organise dans un index / base de donnée.
  • Le module d’interrogation: il s’agit de l’interface du moteur de recherche, face à laquelle un internaute est confronté. Il s’agit de l’interface entre l’internaute et l’index. Le module d’interrogation code la requête en chaîne de caractères, la compare au contenu de l’index et affiches les résultats correspondants.

Séance 2 : La page de résultats d’un moteur de recherche

En préambule, il s’agit de revenir sur la séance précédente: je demande aux élèves de me citer les trois modules qui composent un moteur de recherche et de les décrire rapidement. On commence avec les portes-vue fermés. Si je vois que ça coince, ils reprennent la fiche du cours précédent et ça débloque la situation.

Je rappelle l’objectif de la séance (analyse de l’interface et d’une page de résultat d’un moteur de recherche) et je détaille l’activité: il s’agit pour les élèves (par groupe de 2 ou 3) de choisir un moteur de recherche et d’observer son interface: l’interface est-elle simple ou éditorialisée? Y trouve t-on un bouton de connexion de type « Mon compte »? Un menu ? Une rubrique « à propos » « qui sommes- nous »? D’autres éléments (je pense par exemple au compteur d’arbres plantés sur Ecosia)?

Puis, les élèves sont invités à formuler la requête « masque lavable » (voilà les exemples choisis!) et à l’aide du questionnaire de la fiche d’activité, ils observent la première page de résultats.

Nous nous retrouvons une fois l’activité terminée. Pendant le temps de l’activité, j’ai ouvert dans des onglets différents les différentes interface des moteurs de recherche proposés, ainsi que les pages de résultats pour « masque lavable ». Il s’agit ensuite de reprendre avec les élèves les différents éléments qu’il fallait observer durant l’activité:

  • Les suggestions de recherche au moment de la saisie de la chaîne de caractères composant la requête: Lorsqu’un internaute saisit sa requête, le moteur de recherche peut lui suggérer plusieurs requêtes (déjà formulées par des internautes).
  • liens simples / liens enrichis:
    • Liens simples: le lien généré par le moteur apparait en bleu, suivi d’une description en noir.
    • Liens enrichis: les liens peuvent être enrichis avec une image, une indication de notation (pour un restaurant par exemple)…
  • liens naturels / liens sponsorisés:
    • Liens naturels: Un lien naturel est un lien référencé « naturellement » par le moteur de recherche
    • Liens sponsorisés: On parle aussi de liens commerciaux. Ils apparaissent la plupart du temps sous la même forme que les autres liens, mais dans des encarts spécifiques (en haut, à droite de la page des résultats…). Lorsque l’internaute clique sur un lien sponsorisé, cela entraine un paiement de l’éditeur du site au propriétaire du moteur de recherche.
  • les moteurs de recherche spécialisés : Les moteurs spécialisés sont consacrés à un type de documents spécifiques (actualités, shopping, Maps…) ou à un format d’information (images, vidéos…). Consultables indépendamment, ils sont aujourd’hui directement intégrés au moteur généraliste: ainsi, sur une page de résultats, on trouvera des liens  issus de ces moteurs spécialisés (images, vidéos, maps, actualité etc…). On aperçoit le lien vers ces moteurs via les « catégories » visibles sous la barre de requête et/ou directement dans la page de résultats.

Séance 3: Le monopole Google

Cette séance est celle qui présente le plus une dimension « magistrale » puisque je l’avais mise en place l’an dernier, alors que le protocole sanitaire exigeait que les enseignants se déplacent dans la salle attribuée à chaque classe. Cependant, chaque diapositive du diaporama permet d’ouvrir à la discussion avec les élèves et je les invite à participer par le biais de questions / réponses auprès du groupe.

Il s’agit, pour cette séance, de considérer Google en tant qu’entreprise et non pas seulement en tant que moteur de recherche. Et de questionner la place monopolistique que Google a su mettre en place et de questionner les problématiques éthiques induites. On abordera également le modèle socio-économique de Google, son modèle économique et la question des données personnelles.

Le diaporama est disponible ci-dessous (au format .pptx et .pdf), mais voici dans les grande ligne les déroulé et contenu de la séance.

Avant de commencer, je demande aux élèves s’ils connaissent Google (Oui, forcément) et si certains n’ont jamais utilisé Google ou de services de Google (jusque là, aucun élève ne m’a répondu non). J’évoque le fait qu’au fondement Google n’était qu’un moteur de recherche créé à la fin des années 1990, mais qu’aujourd’hui il s’agit d’une entreprise, proposant un ensemble de services, et occupant une place de quasi monopole à l’échelle mondiale au niveau des services de recherche d’information et de communication depuis les années 2010. J’évoque le terme de monopole en leur demandant dans un premier temps s’ils peuvent me définir le terme. Si les conditions sont réunies, ils peuvent aller chercher la définition dans un dictionnaire.

Monopole, définition du Larousse

Privilège (de droit ou de fait) dont dispose un individu, une entreprise ou un organisme public de fabriquer ou de vendre seul certains biens ou certains services à l’exclusion de tout concurrent.

Nous commençons par parler de la stratégie de diversification de Google. Celle-ci passe par des acquisitions et le développement interne d’outils / services. Je leur propose pour chaque catégorie de me dire s’ils connaissent des services/ entreprises / startups qui auraient été achetés par Google et d’autres qu’ils auraient développés au fur et à mesure (voir diaporama). Une fois la liste établie, on fait un focus sur le projet avorté des Google glasses et après le visionnage de la vidéo (ci-dessous), nous prenons un moment pour en discuter.

Il s’agit ensuite de questionner cette stratégie de diversification: qu’est-ce qu’elle apporte à Google? Nous pouvons alors aborder la question épineuse de la récolte des données personnelles des usagers, notamment des individus identifiés (et qui ont donc créé un compte Google). Ces données personnelles permettent à Google d’améliorer les performances et l’attractivité de son moteur de recherche et de ses services, et de proposer des stratégies publicitaires ciblées. Nous reviendrons par la suite sur le modèle économique de Google.

Puis nous revenons rapidement sur l’histoire de Google: sa date de création (4 septembre 1998) et ses créateurs: on peut montrer aux élèves la première interface du moteur de recherche et la comparer à l’interface actuelle. Nous mettons en avant quelques dates clés: essor de la stratégie de diversifications dans les années 2010, apparition de la publicité dès 2002, et la date qui marque la restructuration de Google, 2015, avec la naissance de la société mère Alphabet. Les différents services sont alors répartis au sein de différentes filiales.
L’évocation de la société mère et de ses filiales permet d’introduire du vocabulaire spécifique au monde de l’entreprise et nous définissons ces deux termes.

Filiale

entreprise qui est contrôlée par une autre société dite société mère

Nous arrivons ensuite à une partie qui nous intéresse particulièrement: il s’agit du modèle économique de Google qui est en lien avec le choix de l’inclusion de la publicité dans ses services. Nous revenons rapidement sur les aspects historiques liés à la publicité sur le Web, et je leur montre la toute première bannière publicitaire apparue en 1994. Au début de l’Internet et du Web « grand public », la question de la possibilité de monétiser les contenus et services se multipliant sur le Web s’est vite posée.  La publicité était alors majoritairement présente sous forme de bannière publicitaire, parfois pop-up (qui apparaissaient de façon impromptue). Ce système de bannière était finalement proche du modèle publicitaire traditionnel, qui consistait en l’achat d’encart / emplacement par l’annonceur sur un média (un encart dans un journal papier, un encart à la TV, un spot radio, ou un emplacement sur un site Web).

Puis nous évoquons Bill Gross. A la fin des années 90, Bill Gross, un des pionniers de la Silicon Valley, et créateur du moteur de recherche « Go to », imagine un modèle économique basé sur l’insertion de publicité sur les moteurs de recherche. Auparavant, d’autres modèles basés sur la publicité ont été imaginés mais ont fait un flop: exemple avec le moteur de recherche Infoseek, qui a tenté de vendre des abonnements à 9,99 par mois pour 100 requêtes et une facturation à 0,10 cts par requête supplémentaire (échec face à la concurrence des moteurs de recherche gratuits).

A ce moment là, il est important d’évoquer le fait que l’insertion de publicités sur le moteur de recherche Google était alors non envisagée par ses créateurs, à l’aide de la citation suivante

Sergueï Brin et Larry Page ,1998

les concepteurs de technologies « seraient fortement incités à travailler pour les annonceurs plutôt que pour les besoins de leurs utilisateurs » en faisant le choix d’un modèle économique basé sur la publicité. 

Sauf qu’en 2002, S. Brin et L.Page revoient leur copie car il faut réfléchir à un modèle économique pour leur moteur de recherche s’ils souhaitent que celui-ci perdure et se développe. Même s’ils refusent une association / fusion avec Bill Gross, ils reprennent ses deux principes et en ajoute un troisième (séparation liens naturels / liens sponsorisés) qui leur permet d’éviter les controverses / critiques nourries à l’égard de Bill Gross. La machine de l’activité publicitaire sur Google est lancée, et elle ne se fera que croître…

Nous essayons d’éclaircir les deux principes établis par Bill Gross: l’achat de mots-clés et la facturation au coût par clic.

Pour conclure, nous interrogeons cette place monopolistique que Google a su développer et conserver. J’évoque rapidement avec eux la notion de cout d’opportunité et la problématique liée aux données des utilisateurs avec la mention des Query Logs. Il s’agit ici vraiment d’aborder très furtivement ces aspects, pour leur faire prendre conscience des problématiques soulevées par le monopole Google, et nous prenons bien entendu un moment pour en discuter.

  • Coût d’opportunité: le coût que devrait supporter un utilisateur ou un partenaire s’il venait à changer de service
    • Pour l’utilisateur: s’habituer à un autre agencement des fonctionnalités
    • Pour les éditeurs: devoir mettre en place des partenariats avec un autre moteur, l’implémenter, comparer la rémunération…
    • Pour un navigateur: aspect technique, satisfaction des utilisateurs…
  • Query Logs: historique des données de Google depuis 1998

Évaluation de fin de séquence

Je clôture cette séquence par une évaluation écrite sur ces trois séances. Il s’agit aussi d’évaluer la connaissance et compréhension des notions d’Internet et du Web.

Je vous propose ici plusieurs formats pour cette évaluation: l’évaluation « classique » (je m’excuse mais ce sera un pauvre scan de mon fichier, car je ne retrouve plus sa version numérique) , celle que j’ai adaptée (à venir) pour les élèves de Segpa, d’Ulis ou UPE2A ayant encore quelques difficultés avec la langue française, ou tout élève présentant un trouble de la compréhension et de l’écriture et qui aurait besoin d ‘une adaptation de l’évaluation (pour écrire le moins possible). Cette année j’ai également conçue une version en anglais de cette évaluation – à venir- (et des fiches de cours – à venir et à retrouver en fin de billet et merci DeepL-) car j’ai deux élèves UPE2A qui sont arrivés il y a quelques semaines à peine, qui ont encore beaucoup de mal avec le français mais qui sont clairement motivés par les séances d’EMI et je trouvais dommage de les mettre en difficulté. L’évaluation est notée, sur 20.

Concernant les compétences évaluées, voici un petit listing:

  • compétence numérique (CN5 2.6) Prendre conscience de l’évolution des matériels et des logiciels pour développer sa culture numérique. Ici il s’agit de situer l’apparition d’Internet et du Web et de différencier Internet et le Web. (CN5 2.10) Connaître les grandes lignes des modèles économiques du numériques
  • Socle commun : Domaine 2 (5.2) Comprendre des consignes (11.1) Apprendre le cours

Les documents en version anglaise

#primegate Entre tristesse et dégoût: état d’âme d’une prof doc en 2020

Cette année, je fête les 10 ans de mon CAPES de documentation. Ce CAPES que j’ai obtenu du premier coup, au prix d’un travail acharné. 10 ans de bons et loyaux services, d’un investissement permanent et intense. Et aujourd’hui, je lis que je ne suis pas enseignante, que je ne suis pas devant des élèves… Je me prends, comme nous tous, ce mépris en pleine face. Pourquoi? Méconnaissance de notre métier? Non c’est trop facile… Volonté avérée de nous soustraire de notre spécificité? J’opte pour cette option. Je n’ai pas d’autres explications.
Si vous le permettez, je vais me livrer dans un billet un peu plus personnel que de coutume. Presque comme un cri du cœur… Je ne sais pas si mon ministre actuel me lira, mais si jamais il passe par là: vous ne pouvez pas nous ignorer. Vous ne pouvez pas nous dénigrer ainsi. Vous rendez vous compte de la violence de vos propos? De vos décisions? De vos petites ritournelles pour faire passer la pilule? Nous ne sommes pas dupes… (bien entendu derrière notre Ministre il y a aussi toute une administration, que je désigne aussi par ce « vous »)

Il y a donc 10 ans, j’étais encore étudiante en archéologie. En M1 précisément. Mon sujet de recherche concernait les industries lithiques en quartz dans la grotte des Fieux (Lot) au paléolithique supérieur. Passionnant non? Ce n’était pas exactement ce que j’imaginais. Je me sentais abandonnée avec mon mémoire, et je sentais bien, qu’au fond de moi, ce n’étais pas ce que je voulais faire de ma vie. Je n’étais pas passionnée au point de sacrifier ma vie à l’archéologie…. Dans un sursaut de conscience, j’ai pris rendez-vous avec la documentaliste de mon labo de recherche. Nous avons déjeuné ensemble, et elle m’a parlé un peu des métiers de la documentation. Au détour de la conversation elle est passé rapidement sur le métier de professeur documentaliste qu’elle avait exercé quelques années avant de passer le concours du CNRS. Et là mon cœur a fait tilt! Je suis rentrée chez moi avec ce métier en tête, j’ai fait quelques recherches, et j’ai été voir de plus près les conditions de candidatures à l’IUFM.. C’était l’année charnière ou la mastérisation se profilait, allait même devenir effective. Mais coup de bol, on pouvait encore postuler à la formation avec un bac +3 et l’admission au concours valait pour une équivalence M1. Je me suis donc lancée dans l’aventure, à Toulouse, avec des enseignants formidables, des camarades de promo merveilleux. J’ai bossé dur, avec une famille à côté, et plusieurs petites jobs d’appoint. Et j’ai réussi. Du premier coup. Quelle fierté! Moi fille d’ouvrier, pas d’enseignants dans ma famille, issue d’une école de quartier populaire, enfant d’immigré. Quelle fierté de me dire que j’allais travailler dans cette institution publique, celle qui m’avait faite.

Pour mon année de stage, j’ai été propulsée dans l’académie de Créteil. Dans le 93. A temps plein. Plus la formation à côté. Je me souviens encore des propos tenus par ma première principale lorsque je me suis présentée à elle: « je vous préviens, le CDI, n’est pas le centre du collège. » En fin d’année, je crois qu’elle a changé d’avis… J’ai d’ailleurs passé une année merveilleuse. Ma tutrice était vraiment une perle (Tulin, si tu passes par là). Et j’ai été titularisée.

J’ai eu de la chance, j’ai pu rejoindre mon académie très rapidement, en poste fixe. Rejoindre ma famille donc.Quelques années de galère loin de chez moi mais j’ai pu rejoindre un département limitrophe de celui de mon domicile dans les 2 ans qui ont suivi ma titularisation, sans jamais passer par la case TZR. Je mesure ma chance. Aujourd’hui je suis en poste pour la 5ème année consécutive dans un collège que j’adore, avec des élèves que j’ai plaisir à retrouver chaque jour. Et qui me le rendent bien. Mes collègues enseignants (et tous les autres aussi d’ailleurs) me considèrent comme l’une des leurs. Pas de différence. J’ai toute ma place. J’ai des heures d’enseignements dans mon emploi du temps. Où je suis seule face aux élèves, DEVANT eux. Des demi-groupes et des classes entières. Pour des séances suivant une progression construite et réfléchie en EMI. En parallèle j’assure une ouverture du CDI qui ne m’est imposée par personne. J’ai de nombreux projets en cours, qu’ils concernent la lecture, l’éducation aux médias… Et j’anime aussi un club Harry Potter (le seul d’ailleurs proposé par moi). Mes collègues en proposent d’autres. Mon administration est de loin la plus favorable que j’ai connu dans ma courte carrière.

Il suffit de remonter les archives de ce blog pour voir que je me suis investie dans chacun des établissements où j’ai pu exercer mon métier. En tant qu’enseignante. En tant que professeure documentaliste. Chaque année je me donne à 1000 %. Comme la majorité de mes collègues. Je ne compte pas mes heures. Les 6 heures de relation avec l’extérieur. Je les dépasse largement. Sur mon temps perso. Comme la majorité de mes collègues. J’ai aussi donné de mon temps à l’Institution en étant membre du groupe académique des profs doc de mon académie et j’ai participé aux TRAAM documentation deux ans. J’ai arrêté. On en peut pas être partout. Il faut savoir faire des choix. Et puis à côté, j’ai aussi donné de mon temps et de mon énergie à l’association professionnelle des profs docs de l’Education Nationale (l’APDEN). Et j’en donne encore. Vous voyez, Monsieur le Ministre, mon métier je l’aime et je le défends. A ma mesure. Et j’aime tellement ce métier, que j’ai décidé de reprendre mes études pour ne pas me reposer sur mes acquis. Pour aller au bout des choses. Les sciences de l’information se sont révélées à moi. La didactique, la pédagogie, tout ça ça me tient à coeur. Donc mon boulot je le vis à fond. Peut-être trop. Sûrement même. Il n’y a vraiment que pendant les congés d’été que je me permets de décrocher vraiment. Et encore, j’ai toujours un œil rivé dessus.

Il y a eu le confinement aussi. Vous savez celui qui vous a fait sortir de votre chapeau magique cette fameuse prime informatique. Mais nous n’y sommes pas encore. En urgence, j’ai pris des cartons de livre dans ma voiture, pour les amener chez moi. J’ai embarqué le minimum syndical de mon matériel de gestion. Les travaux de mes élèves que je ne pouvais pas exposer. Par contre je n’ai pas pris l’ordinateur de mon poste de travail. Pourtant j’ai passé chaque jour de ce confinement sur mon ordinateur. Pour assurer la continuité pédagogique en EMI. Pour assurer l’ouverture culturelle de mon établissement. Pour garder un lien avec mes élèves, avec mes collègues. Pour échanger avec des parents aussi. J’ai même utilisé mon smartphone. Souvent les deux à la fois. Tout ce travail, je l’ai fourni au même titre que la grande majorité de mes collègues (toutes disciplines confondues). Et aujourd’hui, on nous confirme donc par le décret n° 2020-1524 du 5 décembre 2020 portant création d’une prime d’équipement informatique allouée aux personnels enseignants relevant du ministère chargé de l’éducation et aux psychologues de l’éducation nationale, que nous ne sommes pas enseignants (à l’exception des professeurs de la discipline de documentation). Lors d’une discussion au Sénat, Monsieur le Ministre a dit que cette prime était réservée aux professeurs qui sont devant des élèves. Vraiment? Comment devons-nous prendre cette phrase? Devons-nous applaudir? Devons-nous courber l’échine et remercier le transfert de cette somme vers une augmentation de notre ISP? (Indemnités de sujétion particulière).Non, non, non….

Il n’est pas question d’argent, il est question de reconnaissance, de notre métier, de nos missions. Encore une fois, et d’une manière qui surpasse toutes les autres, notre Institution nous crache à la figure tout son mépris et sa volonté de nous ignorer… encore. Sommes-nous si gênants que nous ne méritons pas de pouvoir exercer notre métier de façon convenable? Sommes-nous si effrayants que vous refusiez encore de faire de nous les véritables fer de lance de cette éducation aux médias et à l’information que vous semblez défendre? Si ce n’est pas ça, de quoi s’agit-il? D’incompétence? De nous ou de vous d’ailleurs? En tout cas, du mépris, ça en est, oui. Vous ne pouvez plus le nier. C’est trop flagrant, trop gros, trop grotesque.

Aujourd’hui, je suis en colère… Je me sens méprisée, reniée dans mon métier. Ignorée, laissée pour compte, ce que vous voudrez. Je suis usée aussi de devoir justifier sans cesse mes missions (et celles qui ne sont pas les miennes). Mais je ne laisse pas tomber.

Un autre jour, Monsieur le Ministre je vous raconterai une de mes journées. Le mieux serait presque même de la filmer. Pour vous montrer ce qu’est un prof doc en 2020. Le mieux serait même que vous veniez passer une journée entière avec un professeur documentaliste, même plusieurs, dans différents établissements. Venez constater si nous ne sommes pas devant des élèves, si nous ne sommes pas à leur côté, derrière eux aussi. Venez constater par vous même que nous n’avons pas le temps de tout faire au CDI sur une journée qu’il faille que nous travaillions de chez nous. Il serait grand temps de revoir votre copie.

Signé: une prof doc qui en a ras les ovaires et qui a passé son weekend à remplir les bulletins de ses 175 élèves de 5ème, à préparer l’évaluation des 3ème, répondre à des mails urgents (pour le boulot of course) etc… et qui à cette heure là, un dimanche soir, n’est pas encore couchée.

P.S: n’hésitez pas à aller lire le texte d’Aline Bousquet J’ai fait un rêve ou encore celui de Docalabordage Ne lâchons rien face à l’illusionniste.

P.S 2: la pétition est toujours en ligne ici.

Une rentrée 2020 placée sous le signe du Covid

Une nouvelle année a débuté, de manière un peu particulière. Après le confinement et le déconfinement, nous reprenons tous dans un climat spécial, assez anxiogène…

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai été surprise (ou pas?) de voir notre lieu de travail si spécifique, le CDI, absent du protocole sanitaire pour cette rentrée. Sommes-nous tant invisibles, pour que notre ministère ne prenne pas la peine d’un paragraphe dédié? Je crois que par lassitude, nous nous habituons à ce peu de considération, et pourtant…. Encore une fois, nous faisons preuve de beaucoup de ressources, de créativité et d’ingéniosité pour nous adapter.. Mais c’est tristounet…

Dans mon académie (contrairement à d’autres) nous avons reçu dans le courant de la première semaine, des conseils émanant de notre corps d’inspection. Ce qui ne fût pas le cas partout….

A partir de ce document et de la réalité de mon établissement, j’ai donc réfléchi aux mesures sanitaires à mettre en place dans le CDI de mon collège.

Après une semaine de fonctionnement, je dois avouer que je suis un peu triste… Les élèves viennent moins. Moi qui apprécie de leur laisser la liberté de venir pour la durée de leur choix, notamment pendant les récré ou la pause méridienne, je ne m’y retrouve plus… Avec le masque, j’ai du mal à reconnaître les anciens, et beaucoup de mal à identifier les nouveaux…

Je vous propose donc ici les visuels qui viennent entérinés cette réflexion et qui ont reçus l’approbation de mon équipe de direction.

Mesures sanitaires générales
Précisions sur le fonctionnement du CDI
Modalités d’accès pendant la pause méridienne (qui ont dû être revus et adaptés au contexte)

Et pour finir, je vous offre quelques visuels généralistes ou spécial Covid-19 (vous en faites ce que vous voulez), que j’ai réalisé pour venir compléter le tout.

Affiche Désinfection des mains

Progression EMI 3ème 2020-2021

Cette année, en plus des 5ème que je conserve en demi-groupe, j’aurai aussi les 3ème à l’emploi du temps (une heure quinzaine en classe entière)

Objectif affiché: les préparer à PIX. Objectif sous-jacent: développer des compétences info-documentaires et d’EMI, mais PIX est clairement l’argument choc de négociation (même si je n’ai pas dû négocier longtemps, puisque la proposition d’avoir un niveau supplémentaire en cette rentrée, a été formulée en fin d’année par mon adjoint).

J’ai donc pas mal de séances hebdomadaires, avec une progression pour les 5ème qui est déjà prête et qui ne bougera pas beaucoup. C’est un choix assumé de ma part, qui n’obstrue pas mes autres missions, rassurez-vous!

Concernant PIX: sans m’attarder sur le bien fondé de cet outil de certification, je suis opposée au fait de balancer les élèves face à l’outil le jour J sans aucune préparation en amont. (MAJ 13/09)Dans l’ensemble le CRCN est construit selon un angle essentiellement procédural, et l’objectif sera dans la mesure du possible de construire des concepts opératoires auprès des élèves.

Au sein de mon établissement, nous serons deux référents: mon collègue de technologie et moi-même. Nous allons bien entendu faire en sorte que nos autres collègues de disciplines s’engagent dans cette démarche, dans la mesure du possible (à l’impossible, nul n’est tenu). De mon côté j’ai sélectionné les domaines et les compétences qui relèvent de mes missions et de mes axes de formation. L’idée est d’aller au-delà des seules compétences du CRCN.

La progression proposée ici sera probablement allégée l’an prochain: en effet les élèves qui monteront en 3ème à la rentrée 2021 auront déjà suivi cet enseignement en 5ème et certains contenus auront déjà été abordés (Wikipédia, impact environnemental du numérique, (nouveaux) métiers du Web… Ces séances là seront donc proposées avec peu de changement aux 3ème actuels, pour des raisons de gain de temps évidentes (les journées de 48h n’existent toujours pas).

Comme d’habitude, les intitulés et contenus peuvent légèrement varier en cours d’année, au fur et à mesure de la création des contenus des séances. Chaque sous-thème ne représente pas forcément une séance type de 55 minutes. Chaque classe avancera à son rythme, en fonction des échanges et des interactions. Dans le cadre du contexte sanitaire actuel, l’innovation en terme de méthodes pédagogiques risque d’être un peu compromise…

MAJ du 13/09/2020: j’ai revu le thème 1, en me basant notamment sur l’excellent travail de Julien Rousseau disponible sur le site Les Trois couronne, Le moteur de recherche et les collégiens : quelles représentations, quels obstacles, quelle didactisation ? (2015).

  1. Recherche d’information sur le Web
    • Moteur de recherche
      • Question de vocabulaire
      • Fonctionnement d’un moteur de recherche
      • La page de résultat / classement des résultats
      • Modèle économique et éthique: Google what else?
    • Recherche d’images sur le Web
    • Le cas Wikipédia
  2. Réseaux sociaux
    • Diversité et vocabulaire des réseaux sociaux
    • Identité et présence numérique
    • Marketing d’influence: la publicité à l’ère des réseaux sociaux
  3. Le monde qui nous entoure et le numérique: problématiques sociétales
    • Les GAFAM
    • Impact environnemental du numérique
    • Le monde du travail et le numérique
    • Digital labor

Ci-dessous, et au format image (problème de mise en page), le détail avec sous chaque contenu de séance, les compétences numériques (CRCN, PIX), les compétences info-documentaires (à partie du Wikinotions) et les compétences en EMI (en majorité issue de la matrice EMI de l’académie de Toulouse) associées.

Thème 1: MAJ du 13/09/2020 (La première version est en fin de’article)
Thème 2
Thème 3

Versions précédentes

Thème 1: version 1 du 12/09/2020